Techniquement, la localisation GPS consiste à recevoir des signaux diffusés par des satellites en orbite basse. Les satellites transmettent leur position et un signal d'horloge (informations temporelles). Pour assurer une bonne localisation, la réception simultanée des informations de plusieurs satellites est nécessaire, et il faut une ligne de visée directe vers les satellites (ce qui explique pourquoi le GPS n'est pas directement utilisable dans les tunnels ou les parkings sous-terrain).
La localisation, habituellement, ne nécessite qu'une précision grossière, le décimètre est suffisant dans la plupart des cas (par exemple, pour un véhicule ou un avion). Cela signifie que la valeur exacte n'est pas connue, la valeur calculée et affichée est une approximation.
Avec un précision d'un décimètre, par exemple, si la hauteur affichée est de 203,12 mètres, cela signifie qu'en réalité la valeur exacte se situe entre 203,02 et 203,22 mètres.
Pour le suivi de l'évolution d'un phénomène tectonique ou volcano-tectonique, le GPS est un outil intéressant. Mais une précision accrue est nécessaire. Les méthodes précises pour obtenir cette précision accrue sortent du cadre de cet article, mais on peut citer rapidement plusieurs voies:
- comparaison des informations reçues de stations proches (l'hypothèse étant qu'une partie des erreurs est due au trajet des ondes et donc différente de stations à stations)
- comparaison de la localisation pour la même station en fonction du temps (l'hypothèse étant qu'une station se déplace de manière linéaire ou est "fixe": la vitesse de déplacement est faible par rapport à l'erreur de positionnement)
- les corrections (souvent à posteriori) en tenant compte de plusieurs paramètres
- horizontalement (latitude et longitude): quelques millimètres
- verticalement (hauteur): environ 2 centimètres
Les deux graphes suivants sont tirés des analyses du prof. Sagiya (Université de Nagoya). Nous savons que BERNESE est utilisé dans ce cas, donc la précision indiquée ci-avant s'applique.
Voyons tout d'abord l'évolution sur le plan horizontal d'une station de Ténérife:
Fig 1. Evolution horizontale de la station TEIT (Ténérife) |
Fig 2. Evolution verticale de la station TEIT (Ténérife) |
En ajoutant la marge d'erreur, on obtient:
Fig 3. Evolution verticale de la station TEIT (Tenerife) |
Voyons maintenant la station de Frontera:
Fig 4. Evolution horizontale de la location de la station de Fontera |
Fig 5. Evolution verticale de la location de la station de Fontera |
Fig 6. Evolution verticale de la location de la station de Fontera |
Comparons avec la station CVCB (La Palma):
Fig 7. Evolution verticale de la location de la station CVCB |
Trop souvent, les personnes non - informées ne tiennent pas compte de cette marge d'erreur et regardant l'évolution au jour le jour en "zoomant" sur les derniers jours, en concluent qu'une station "saute" de deux centimètres par jour (tantôt dans un sens et tantôt dans l'autre). En réalité, la vitesse de variation est généralement bien plus faible, sauf en cas de mouvement brutal d'une faille tectonique.
Il est possible d'obtenir une précision millimétrique dans le sens vertical, mais c'est extrêmement complexe (par exemple, il faut tenir compte de l'effet de marée, la variation de hauteur due à l'attraction de la lune et du soleil sur le sol. Hé oui, il n'y a pas que la mer qui subit cet effet!)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire